La mise en place d’un système d’imposition assez solide, flexible et juste est l’une des stratégies sûres pour rendre propice l’environnement des affaires. Cela consiste à élargir la base imposable en vue d’assouplir les charges fiscales aux contribuables et aux redevables et à éviter à tout niveau, sous toute forme l’injustice fiscale. Une reformulation du système d’imposition serait alors l’une des stratégies pour accélérer la culture entrepreneuriale et pourrait également attirer plus d’investisseurs étrangers. Point avec Guy Marie Eloi IGIRUBUNTU, contributeur dans la campagne Kazoza Kacu.

Commençons par la définition de l’impôt….

Gaston JEZE précise que « l’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ». De cette définition, tout citoyen est tenu de s’acquitter de ses devoirs fiscaux indépendamment de sa volonté. D’ailleurs on dirait que son droit de propriété privé est bafoué en quelques sortes et c’est exact, mais si on ne paie pas les impôts, la réalisation des activités de l’Etat, telles que l’assurance de l’ordre publique, les recouvrements des salaires, etc. sera remise en cause et même l’entrepreneur n’aura pas d’environnement d’exercice stable et sécurisé en regard de ce côté.  

Ce qui est mieux c’est de définir les techniques efficaces de collectes des impôts qui allègent à la fois les contribuables et les redevables tout en maximisant la collecte fiscale dans les caisses de l’Etat. D’où la formulation des meilleures stratégies qui épargnent toutes spéculations ou toutes privilèges dont ces dernières induiraient à l’évasion fiscale ou fraude fiscale ou double imposition (pour les entrepreneurs étrangers) ; tout en prônant l’égalité et la justice fiscale tel qu’inscrit dans la Constitution de la République du Burundi dans son Article 70, Alinéa 3 : « Tous les citoyens sont égaux devant les charges publiques ».

Des défis dans la collecte fiscale ralentissent la culture entrepreneuriale…..

Toutefois, le favoritisme, les privilèges, les exonérations excessives fondées sur des spéculations ou sur des connaissances autoritaire, la corruption, l’impunité des fraudeurs fiscaux, l’évasion fiscale pour ne citer que cela sont des grands défis qui perturbent la collecte optimale fiscale au Burundi. Les conséquences sont énormes puisque les caisses de l’état se retrouvent en déficits et des mesures souvent inflexibles et injustes envers les contribuables et les redevables sont adoptées pour combler ce vide. Ce qui entraine une inflation galopante sur plusieurs produits concernés et désencourage les entrepreneurs embryonnaires voire ralentir leur engouement entrepreneurial et traine évidemment l’afflux des investisseurs étrangers à cause des surtaxes ou de manques de la culture compétitive.    

Reformuler le système d’imposition, une solution urgente ?

Pour que le Burundi réalise son agenda de pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, son système d’imposition devrait être actualisé et mieux adapté aux besoins réels du pays tout en restant rationnelle. La mise en place des stratégies qui visent à maximiser la collecte fiscale tout en minimisant les taux d’impôts et en réduisant les taxes aux contribuables et aux redevables serait la bienvenue pour souder le besoin urgent du trésor.  L’une des stratégies serait d’étendre la base imposable et de prôner la justice et l’égalité fiscale en grande pompe, à tout niveau, sous toute forme. Par effet, certaines taxes, qui alourdissent les jeunes entrepreneurs peuvent être supprimées ou du moins réduites et les taux d’imposition peuvent être réduits.

De plus, la courbe de Laffer, l’un des conseillers du président R. REAGAN a illustré dans les années 80 que les taux d’imposition élevés font chuter les recettes fiscales. C’est-à-dire qu’ à partir d’un certain seuil de pression fiscale, une augmentation du taux de l’impôt n’amène pas un supplément de recettes mais une chute. Autrement dit trop d’impôts, tue l’impôt. Ça ne sert à rien donc d’augmenter les taxes et les impôts puisqu’à un certain seuil, les recettes vont chuter, mais plutôt il faut réfléchir à élargir la base imposable. 

En bref, étant donné que les impôts jouent un rôle crucial dans la réalisation du grand projet de Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, la reformulation du système d’imposition efficace et l’adoption des stratégies qui maximisent la collecte fiscale seraient une aubaine ait pour le fisc mais également pour les entrepreneurs qui se doteraient d’un environnement propice à leurs affaires et cela doit être une priorité si ce n’est une urgence pour les décideurs. La tâche restante serait de cultiver la culture de bonne de gestion de cet argent du peuple en vue de l’orienter stratégiquement vers les projets préalablement étudiés et de lutter à tout prix la malversation économique.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée

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