L’économie informelle représente une part importante au Burundi. Cela s’explique par la conception objective en matière de droit commercial et fiscal, où les acteurs économiques qui ne sont même pas immatriculés mais exerçant des actes de commerce, participent dans l’assiette fiscale. Cette voie informelle est également empruntée par les jeunes entrepreneurs, et peu connaissent les avantages du formel qui sont nombreux et fructueux, et qui dépassent largement ceux de l’informel. Notre collègue Guy Marie Eloi, contributeur dans la Campagne Kazoza Kacu, passe au crible du formel.

Quid de l’informel au Burundi ?

Au pays de Mwezi, le taux de chômage atteint les 65% chez les jeunes et ce taux augmente en réalité pour atteindre environ 80% pour les jeunes qui cherchent du travail. Cette faible capacité d’embauche fait que les jeunes se tournent davantage vers l’entrepreneuriat pour créer leurs propres emplois et générer quelques revenus leur permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Alors, beaucoup d’entre eux prennent le chemin du secteur informel pour plusieurs raisons, mais celles de faibles capitaux de démarrage priment sur les autres. Ce secteur retient ainsi 78% des jeunes et devance largement le secteur formel.

De fait, cette part élevée de l’informelle est en grande partie expliquée par l’économie informelle, définie d’une manière générale comme un ensemble d’activités réalisées en dehors de la législation pénale, fiscale et sociale qui échappent ainsi à la régulation et à la comptabilité de l’Etat. Le secteur informel est quant à lui caractérisé par des activités génératrices de revenus non déclarées et sans comptabilité pour en cacher les charges et le produit.

Toutefois, l’office burundais des recettes, OBR en sigle reconnait que les gens qui sont dans l’informel font partie des contribuables sans NIF ou payant un impôt forfaitaire suivant la taille ou le volume du chiffre d’affaires de l’entreprise commerciale.

Quels avantages qu’offrent le formel aux jeunes entrepreneurs ?

Même si le secteur informel contribue dans l’assiette fiscale et fait partie de l’économie du pays de Mwezi, c’est mieux et encore plus souhaitable pour un bon entrepreneur de travailler dans le formel, surtout quand il veut étendre son business sur tout le territoire national voire même régionale. Comme ça avec le formel, les différentes contraintes d’illégalités sont quasi absentes et fait aussi bénéficier d’énormes avantages à ceux qui y travaillent et booste par effet le développement de leur start-ups.

Pour lors, les conditions requises pour rejoindre le formel sont toutes fournies par l’Agence de Développement du Burundi, ADB en sigle ayant comme mission votre succès. Cette agence accompagne les entrepreneurs qui veulent entreprendre sur tout le territoire national en les fournissant les modalités de création d’entreprise/société, les statuts juridiques, etc.; moyennant le payement d’une somme de 200 000 Fbu, somme énorme pour les entrepreneurs embryonnaires et qui devrait être réduit chez les jeunes pour promouvoir leur esprit entrepreneurial et les inciter d’aller vers le formel. Après la création de votre société, vous recevez un numéro d’identification fiscale et le registre de commerce qui vous permettront de travailler légalement.

Donc, envisager le formel signifie que votre start-up a une vision de long terme et que vous avez bien formuler des stratégies pour y parvenir. Ce formel offre ainsi plusieurs avantages très fructueux, résumés ci-dessous en trois grandes lignes, aux jeunes entrepreneurs qui veulent prospérer dans leurs affaires :

Primo, travailler dans le formel facilite l’accès au financement pour les entrepreneurs. Ce financement peut être accordé sur le long terme en fonction de la nature de votre activité et de la rentabilité de votre entreprise/start-up. Le formel peut attirer les donateurs ou autres types de financements et cela peut influer sur la rentabilité de votre start-up ;

Secundo, travailler dans le formel vous rend éligible dans la soumission de candidature pour la compétition des marchés. Cela améliore ainsi le sens d’organisation pour mieux s’ajuster à la compétition et contribue au renforcement de la position de l’entrepreneur sur la scène nationale, régionale et internationale ;

Tertio et enfin, travailler dans le formel pousse l’entrepreneur à adopter des stratégies de développement de long termes tout en se mesurant/conformant aux standards de ses paires dans l’optique de rester dans le top. La pérennité sur le long terme des start-ups œuvrant dans le formel est souhaitable et cela favorise l’exportation technologique liée à plus d’investissement dans la recherche et dans le développement.

In fine, à mon humble avis, les jeunes entrepreneurs burundais devraient se familiariser à travailler dans le formel pour imposer leur part significative au développement économique du pays et dans les perspectives de contribuer dans la vision de pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Pour ce faire, ces jeunes entrepreneurs devraient désengorger le secteur informel, déjà plein actuellement, et emprunter la voie du formelle, très prometteuse pour l’avenir industriel compétitif. Les autorités publiques doivent ainsi promouvoir les conditions favorables aux affaires économiques tout en évitant toute ingérence petite soit-elle.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée

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