Si les marchandises ne traversent pas les frontières…
La citation « Quand les marchandises ne traversent pas les frontières, les soldats le feront » est souvent attribuée à l’ économiste libéral français du XIXe siècle FrédéricBastiat . Bastiat était un homme doué pour l’écriture, et nous avons d’innombrables citations de sa plume (étonnant étant donné que sa vie a été si courte et que la majorité de ses écrits n’ont eu lieu que dans les dernières années de sa vie).
L’économiste Joseph Schumpeter l’a même appelé l’un des grands journalistes économiques dans son célèbre livre sur l’ histoire de la pensée économique (bien qu’il l’ait également décrié dans le même souffle, ne le qualifiant pas de théoricien). Et cette citation est certainement quelque chose que Bastiat aurait cru. Il y a cependant peu ou pas de preuves qu’il ait réellement prononcé ces mots.
Pourtant, même FEE a longtemps attribué à Bastiat le mérite de la citation. Dans le document d’aujourd’hui, Leonard Read écrit, dans une lettre du 16 septembre 1952 , à Rose Wilder Lane, l’une des grandes libérales classiques du 20 e siècle elle-même, lui demandant la source. Il est douteux qu’elle l’ait trouvé. Pourtant, même s’il est encore possible que Bastiat en soit l’initiateur, nous savons qu’il existe une citation d’Otto T. Mallery, un libéral de la fin du XIXe siècle , dans son « Union économique et paix durable ».» qui stipule : « Si les soldats ne doivent pas franchir les frontières internationales, les marchandises doivent le faire. À moins que les chaînes ne puissent être retirées du commerce, des bombes seront larguées du ciel. Alors, la question demeure, attribuons-nous faussement les propos de Mallery à Bastiat ? Ou Mallery l’a-t-il obtenu de Bastiat ou d’ailleurs ?
Quelle que soit sa source, ces mots sonnent juste. L’idée remonte encore plus loin au XVIIIe siècle dans l’œuvre de Montesquieu de 1748 L’esprit des lois ou l’esprit des lois . Dans cet ouvrage, Montesquieu discute de l’effet civilisateur du commerce sur les sociétés. De plus, dans un contexte plus moderne, Ludwig von Mises dans Human Action discute de l’importance de la coopération sociale, qu’Henry Hazlitt utilise également comme fondement de son livre The Foundations of Morality.; le commerce a pour effet d’accroître la coopération sociale en nous permettant de nous spécialiser et d’élargir la division du travail. C’est bénéfique pour tout le monde dans la société car cela nous permet de faire plus que ce qui est possible si tout le monde était isolé. En d’autres termes, le commerce nous permet de travailler ensemble pour nos propres avantages. Nous devenons dépendants, dans le bon sens, les uns des autres, ce qui permet une plus grande coopération et richesse. Enlevez cela et le conflit est le résultat alternatif probable.
Donc, peu importe qui l’a dit, la leçon est claire et importante : le libre-échange non seulement augmente la richesse des différentes sociétés, il pourrait aussi être nécessaire pour une interaction pacifique.
Cette article est apparue initialement en anglais dans FEE et traduit en francais par l’Institute for Economics and Entreprises.
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