Subvention des entreprises publiques : contretemps de la promotion du secteur privé au Burundi ?
Parmi les défis auxquels la promotion du secteur privé au Burundi fait face, la subvention des entreprises publiques est pointée du doigt. Selon un rapport, 12 des 36 sociétés n’ont rien versé comme dividendes dans les caisses de l’Etat au cours de la période de 2014 à 2020. Des questions restent donc posées. Si le Budget général de l’Etat est aujourd’hui financé par les impôts et les taxes du contribuable, quel est le rôle de ces entreprises ? Qu’en est-il des conséquences sur le secteur privé, sur l’esprit d’entrepreneuriat, sur la compétitivité des prix sur le marché et sur la libéralisation de l’innovation ? Coup de projecteur et Analyse. Par Lionel Jospin Mugisha.
Commençons par une « visite guidée » dans les entreprises publiques pour comprendre. À un certain moment au pays du tambour sacre, certaines entreprises publiques ont commencé à connaître des problèmes de gestion, qui ont eu des conséquences négatives sur l`économie nationale. Leurs pertes financières ont impliqué des transferts importants sous forme de subventions, de prêts ou d’autres formes d’appuis financiers du gouvernement pour le redressement de ces entreprises qui ne pouvaient plus assumer les tâches de développement économique.
Malheureusement, avec cette politique, la montagne a accouché d’une souris. Le bilan est mitigé. À titre d’exemple pour y voir clair, selon les chiffres, les indicateurs des entreprises publiques au Burundi sont au rouge de 2014 à 2020. Seulement 10 des 36 sociétés publiques ont déjà payé les dividendes pour l’exercice 2020. Soit 30.600 Euros qui ont été versés dans les caisses de l’Etat de 2014 à 2020. C’est honteux et triste. Ils sont toutes en faillite !
Impact sur le secteur privé et entrepreneuriale
Selon un rapport du CURDES (Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social) ces formes d’emprunts par l’État ont pris pour ces entreprises publiques ne fait qu’accroître la dette publique intérieure. Or, cela engendre le déficit des liquidités dans les banques pour financer les investisseurs privés et les entrepreneures locales.
La dette publique va évincer les privés. Et s’il y a une entreprise privée qui a besoin d’un crédit à la BRB, elle n’en trouve plus. Le secteur privé souffre du manque de financement, car la BRB à tendance à donner le peu qu’elle a à l’Etat. Ce qui est problématique. Alors c’est une réalité cousue de fil blanc, les entreprises publiques contribué à l’étouffement du secteur privé.
Pire
Bien qu’actuellement ces entreprises publiques ne puissent plus compter sur les subventions indirectes de la part de l’Etat, les subventions envers ces entreprises se font sous forme d’exonérations. Les statistiques montrent bien une augmentation importante des exonérations accordées ces dernières années. À titre d’exemple, elles ont passé de 47042622 744 BIF en 2010 à 110 120000000 BIF en 2013, soit une augmentation de 57,3%. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le secteur privé, sur l’esprit d’entrepreneuriat, sur la compétitivité des prix sur le marché et sur la libéralisation de l’innovation.
Que faire dans l’immédiat ?
Dans une situation pareille, le défi du Burundi pour attirer des investissements privés est considérable. Le secteur privé est au cœur du développement national. À mon humble avis, le gouvernement devrait soutenir ce secteur. Rappelons qu’un des grands défis pour le Burundi est le faible niveau de ce secteur et le manque de la liberté économique. Pourtant, le Burundi est en position géographique stratégique en termes d’axe de commerce et d’opportunité. Dans une telle situation, pour escalader, le Burundi doit nécessairement s’ouvrir au monde entier afin d’attirer des capitaux extérieurs, en un mot la libéralisation de l’économie afin de rassurer les entreprises privées et de les inciter à investir.
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