Burundi : Qualité institutionnelle et entrepreneuriat chez les jeunes, quel rapport ?
La bonne qualité institutionnelle influe énormément sur l’esprit entrepreneurial chez les jeunes. Sa pleine présence flexible leur permet d’aiguillonner leur esprit entrepreneurial. Toutefois, certaines mesures institutionnelles comme celles interventionnistes et/ou protectionnistes trop contraignantes, le non-respect des droits de propriétés, l’absence de marché libre, la faible transparence pour ne cite que cela, ralentissent l’engouement entrepreneurial chez les jeunes. Cela influe alors directement ou indirectement sur la performance de leur start-ups et fait même baisser le nombre de jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Analyse de notre collègue Guy Marie Eloi, contributeur dans la campagne KAZOZA KACU.
Quelle image d’un bon entrepreneur ?
L’économiste libéral autrichien, Joseph Alois Schumpeter, définit l’entrepreneur comme celui qui trouve de nouvelles idées, nage à contre-courant, brise la routine, et innove en trouvant de nouvelles combinaisons pour produire. Pour lui, l’appât du gain n’est pas uniquement ce qui motive l’entrepreneur. Il est avant tout animé par un caractère d’aventurier et recherche la sensation de conquête et de découverte. Les innovations qu’ils créent changent la vie de milliers de personnes. Le profit est légitime, car il sert ainsi à récompenser la prise de risque de l’entrepreneur. Pour lui, c’est bien l’entrepreneur dans un marché concurrentiel qui est le moteur de la croissance et non les politiques de l’État. Ainsi, une bonne qualité institutionnelle permettra la pérennité ou la disparition de l’entrepreneur au marché et influencera certes la spontanéité de l’esprit entrepreneurial chez les jeunes aventuriers.
Mauvaise qualité institutionnelle freine l’esprit entrepreneurial ?
Normalement les institutions sont là pour favoriser le processus entrepreneurial et pour accompagner les jeunes entrepreneurs en leur offrant un environnement favorable à l’innovation et à leur épanouissement entrepreneurial sans toutefois s’y interférer.
Ainsi, avant de prendre une mesure institutionnelle, on devrait réfléchir son impact dans le court et le long terme sur de milliers de gens. Pour les nouveaux jeunes entrepreneurs, une bonne décision institutionnelle leur permet d’être plus performant et plus compétitif tandis que la mauvaise les pousse à disparaitre dans leur initiative entrepreneuriale. Nombreux sont ceux dont leur start-ups évoluent en dent de scie et peinent surtout à s’adapter aux exigences institutionnelles trop lourdes.
Delà on peut énumérer quelques défis institutionnels qui freinent l’esprit entrepreneurial chez les jeunes : le non-respect du droit de propriété de leur produits (droits d’auteurs), des documents lourds pour l’octroi des financements ou des crédits, des rigidités sur les marchés (barrières tarifaires et non tarifaires), des processus d’ homologation de leur produits qui prennent une éternité avec des conditionnalités lourdes pour son octroi ou bien l’homologation d’un produit qui sera banni au marché quelques mois après son homologation ainsi que la faible transparence institutionnelle (12,5% en 2020) causant l’éventuelle copie technologique de leurs innovations et surtout la corruption.
Or, une fois ces défis ci-haut mentionnés sont éradiques, l’esprit entrepreneurial chez les jeunes s’éperonnerait lui-même et on remarquerait ainsi une nette amélioration en matière de l’entrepreneuriat rural chez les jeunes.
Des pistes de solutions s’imposent
Même si les défis institutionnels s’observent au pays de Mwezi, l’entrepreneuriat se développe progressivement et il est en train d’être reconnu comme étant une voie à prioriser pour promouvoir la création de petites et moyennes entreprises en vue de créer de l’emploi, favoriser la croissance économique et juguler le chômage, des jeunes en particulier, dont l’ampleur ne cesse de croître. Ainsi, pour qu’une telle engouement entrepreneuriale soit un atout pour la prospérité du pays en général et chez les jeunes en particulier, des mesures de bonnes qualités institutionnelles demeurent primordiales. C’est ainsi qu’Ayn Rand milite un système de gouvernement limité dont la responsabilité première serait de protéger les personnes et leurs biens. A ce niveau, le respect de droits de propriété et la facilitation du libre-échange des produits sont priés.
Ensuite, toutes les institutions œuvrant dans le domaine de l’entrepreneuriat doivent miser sur la qualité de leur service qu’elles rendent au sein des entrepreneurs. Elles doivent répondre en premier lieu aux désirs et aux attentes de leurs clients et de ceux qui viennent chez eux. L’entrepreneuriat devrait être une action bien coordonnée et une interconnexion des institutions depuis l’amont jusqu’à l’aval (banque pour le financement, BBN pour l’homologation des produits, les autorités pour faciliter le libre échange des produits et la transparence dans les affaires, etc.) est très requise.
Enfin de compte, la bonne qualité institutionnelle contribue de manière significative au succès des stratégies entrepreneuriales et joue un rôle fondamental en offrant le cadre nécessaire à l’entrepreneuriat. Les capacités institutionnelles constituent un facteur important pour tout développement et, à ce titre, leur renforcement constitue une condition sine qua non dont le Burundi a besoin de remplir significativement afin de réussir son ambition de pays émergent en 2040 et développé en 2060.
A propos de nous :Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
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