Au Burundi, l’entrepreneuriat des jeunes représente l’essence même de la vision d’un Burundi libre et prospère d’ici 2060. Pour atteindre cet idéal, cette révolution entrepreneuriale doit impérativement s’adosser aux nouvelles technologies afin de transcender l’artisanat traditionnel pour embrasser véritablement l’industrialisation, billet de notre contributrice dans la campagne KAZOZA KACU Kelly ISHIMWE.

Pour mieux situer mon propos, un retour historique s’impose. Aux États-Unis et en Europe, les révolutions industrielles des XVIIIe et XIXe siècles ont été marquées par l’adoption de technologies révolutionnaires telles que la machine à vapeur, les chemins de fer et la production en série. Ces avancées ont métamorphosé les économies agraires en économies industrielles, stimulant la croissance économique, la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie.

Effectivement, l’entrepreneuriat des jeunes au Burundi se positionne comme un moteur potentiel pour le développement économique et social du pays. En dépit des défis économiques et infrastructuraux, les jeunes entrepreneurs burundais ont encore peu exploré les opportunités offertes par les avancées technologiques pour mener des recherches, innover, créer des entreprises durables et contribuer à la croissance nationale.

Des chiffres…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec un taux de pénétration d’Internet qui ne dépasse pas 10 %, le Burundi est loin d’être parmi les pays où l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) est monnaie courante. Avec plus de 80 % de la population vivant principalement en milieu rural et un accès à l’électricité limité à 14 % sur tout le territoire national, les ressources informatiques demeurent très limitées jusqu’à présent.

En analysant ces facteurs, il apparaît clairement que le fossé représente un défi majeur auquel se heurte l’expansion locale et régionale des initiatives des jeunes, malgré les investissements traditionnels qui peinent à porter leurs fruits. Doit-on alors affirmer que les nouvelles technologies sont un ingrédient rare nécessaire pour dynamiser l’entrepreneuriat des jeunes au Burundi ? Comment investir en misant sur les TIC ?

Désenclaver les entrepreneurs burundais grâce aux TIC : une piste à explorer.

Avec la prolifération des smartphones, il suffit de se connecter au web pour créer sa propre entreprise virtuelle, accessible partout sur la planète, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les jeunes entrepreneurs. Ces outils technologiques permettent non seulement de surmonter les barrières géographiques et infrastructurales, mais également de transformer les modèles d’affaires traditionnels.

Pour Nina Irakoze, couturière spécialisée dans la confection d’habits en pagnes, elle peut maintenant vendre ses produits au niveau régional grâce aux TIC : « En 2021, un ami m’a aidée à créer un blog sur mon smartphone. Désormais, je publie des photos de mes produits et les partage sur les réseaux sociaux. Je reçois maintenant des commandes en ligne de clients en provenance de la RDC, de Tanzanie et du Rwanda. Cela m’a permis d’augmenter mon chiffre d’affaires et de participer à des expositions dans différents pays d’Afrique de l’Est », se félicite-t-elle. Quant à Elie DUSHIME, il a bénéficié d’un soutien logistique et financier pour lancer son entreprise, grâce aux fonds qu’il a récoltés lors d’un concours remporté grâce aux nouvelles technologies.

Bien que le chemin semble encore long pour que chaque entrepreneur puisse pleinement bénéficier des avantages des TIC, il est grand temps que les pouvoirs publics et leurs partenaires de développement renforcent les investissements visant à améliorer l’accès à Internet et à utiliser efficacement le réseau comme outil révolutionnaire pour l’entrepreneuriat moderne. Ainsi, les jeunes entrepreneurs pourraient surmonter les défis infrastructuraux et géographiques auxquels ils font face.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

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