À l’aube de la découverte de gisements à Kirundo, un jeune de 26 ans a été nommé à la tête l’Office Burundais des Minerais. Nonobstant, les jeunes ont longtemps été marginalisés dans les hautes instances de décision, souvent écartés des postes clés et de la gestion des affaires publiques. Depuis 2020, les jeunes sont davantage intégrés dans des postes stratégiques. Faut-il espérer que cette nouvelle génération changera la donne ? Quel devrait être leur rôle dans la révolution économique du pays des tambours ? Chronique de Kelly ISHIMWE.

Avant 2020, les jeunes Burundais étaient souvent exclus des responsabilités importantes en raison d’un manque de confiance en leur capacité à gérer des affaires complexes et cruciales pour le pays. Cette réticence à inclure les jeunes dans les organes décisionnels était alimentée par une vision conservatrice qui privilégiait l’expérience des aînés, au détriment de l’innovation et de l’audace que peuvent apporter les jeunes générations. Ce manque de représentation a limité les opportunités pour les jeunes de démontrer leur potentiel et de contribuer de manière significative à l’évolution économique et sociale du Burundi.

Aux âmes bien nées…

« Aux âmes bien nées, la grandeur n’attend point le nombre des années », disent les Français. L’histoire du Burundi réitère l’engagement et les capacités des jeunes à prendre en main les affaires publiques. Les exemples sont légion : À seulement 29 ans, le prince Louis RWAGASORE gagnait la bataille de l’indépendance contre les colons belges ; en 1993, Melchior NDADAYE remportait les élections en tant que premier président démocratiquement élu à ses 39 ans.

Aujourd’hui, de la REGIDESO à la BRB en passant par l’OBM, sans oublier la PAEEJ, des jeunes intellectuels tiennent les commandes. D’aucuns s’en réjouissent. Ils tentent tant bien que mal de maintenir à flot le chantier du développement, longtemps fracturé par les guerres civiles et les conflits politiques. De quoi pourrions-nous les féliciter aujourd’hui ? Des milliers de petites entreprises développées grâce à la PAEEJ ? De l’électricité sans coupure à la REGIDESO ? Ou encore la stabilisation du Fbu ?

On vous jugera sur vos actes !

Que ce soit porté par un jeune ou un moins jeune, c’est le rendement qui fait la distinction. Depuis 2020, malgré l’intégration des jeunes dans certains postes, l’impasse économique persistante montre à quel point les réformes sont urgentes, en dépit les tentatives de relance économique qui peinent à porter leurs fruits.

Si le prix des denrées alimentaires a presque doublé en seulement quatre ans et que le prix du dollar sur le marché noir dépasse le double du taux d’échange formel, cela signe le lourd fardeau que les jeunes doivent porter pour reconstruire les fondations d’une économie durable d’ici 2040 afin de sécuriser la prospérité des générations futures.

À mon humble avis, je soutiens l’inclusion des jeunes dans la gestion de la respublica, mais cela doit s’accompagner de l’autonomie dans la prise de décisions dans leur travail et dans l’allocation des ressources, tout en favorisant l’émergence de plus de jeunes dans les postes clés en fonction des mérites. En outre, il ne faut pas miser uniquement sur l’engouement ; chacun doit être jugé selon son rendement, son innovation et sa capacité à apporter des changements positifs. Autrement, le pays de Mwezi pourrait s’enfoncer davantage dans une crise économique sans issue.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

Partager ce contenu: