Burundi: l’absence de l’État de droit freine –t-il l’économie burundaise?

Lors de l’exercice budgétaire 2023-2024, le gouvernement du Burundi espérait récupérer plus de 40 milliards de francs burundais provenant des minerais volés et des fonds détournés. Toutefois, selon le comité de l’Assemblée nationale chargé de l’économie, aucune de ces ressources n’a été récupérée. Ce constat met en lumière une problématique grave: l’impact de l’absence d’État de droit sur l’économie du pays. Point avec Amos Ngabirano, contributeur de la compagne KAZOZA KACU
L’État de droit est essentiel pour garantir la transparence, la responsabilité et la justice dans la gestion des ressources publiques. Lorsque ce principe fait défaut, la corruption prospère, les lois ne sont pas appliquées de manière équitable et les fonds publics sont détournés, ce qui représente une perte directe pour le développement du pays et nuit à la stabilité économique.
L’absence d’État de droit empêche une gestion efficace des ressources et dissuade les investissements étrangers, pourtant nécessaires pour stimuler la création d’emplois et favoriser un développement économique durable. Ce manque de transparence et de gouvernance nuit également à l’image du pays, ralentissant le progrès social et économique. De plus, lorsque les priorités nationales sont ignorées au profit d’intérêts personnels, l’économie stagne et les secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et les infrastructures se trouvent gravement affectés. Ce climat d’instabilité dissuade non seulement les investisseurs nationaux mais aussi internationaux, nécessaires pour relancer la croissance et développer des projets d’envergure.
Face à cette situation, il devient impératif de renforcer l’État de droit pour sauver l’économie. Cela nécessite la mise en place d’un système judiciaire totalement indépendant, capable de mener des enquêtes impartiales et de sanctionner efficacement les responsables de détournement de fonds publics. Parallèlement, des réformes visant à améliorer la gestion publique et à responsabiliser les dirigeants sont essentielles pour restaurer la confiance de la population et des investisseurs. En renforçant la transparence, en impliquant la société civile dans la surveillance de l’utilisation des fonds publics et en protégeant les lanceurs d’alerte, le pays pourra rétablir une culture de responsabilité et d’intégrité.
En conclusion, l’absence d’État de droit a des conséquences dramatiques pour l’économie du Burundi, car elle empêche une gestion efficace des ressources et freine le développement. Il est donc crucial de mettre en place des réformes législatives et institutionnelles pour garantir une meilleure gouvernance, restaurer la confiance des citoyens et assurer la stabilité économique et sociale du pays.
A propos de nous :
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
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