Au Burundi, pays où le secteur agricole représente plus de 90% de l’économie nationale, l’agriculture reste en marge d’une voie économique significative. Elle reste figée et vouée à une exploitation de subsistance et le paysan y trouve à peine sa survie. Pour garder en vue le pari 2040-2060, cet aspect primaire de l’économie doit nécessairement subir un essor, le point de départ étant la valorisation du travail des citoyens lambda. Analyse avec Zélote KIBERWA, contributeur de notre campagne KAZOZA KACU

1. Précarité du secteur agricole

Selon la 39ème session de la SBSTA, l’économie burundaise dépend fortement de l’agriculture qui fournit 46% de PIB, emploie 90% de la population active, fournit 90% d’offre alimentaire et plus de 80% des recettes d’exportation.La masse paysanne est le point de mire du travail champêtre qui nourrit tous les burundais. De jeunes entrepreneurs parrainés par l’état se lancent dans l’agriculture avec une expérience limitée et se retrouvent souvent sans gain significatif. Par conséquent, dans un pays de faible productivité, non seulement le commerce local des denrées alimentaires reste précaire, mais également le commerce international est coupé de ses racines. La suite qui se manifeste généralement est l’inflation par défaut de devises et le pic des prix sur les marchés. L’agriculture classique était pratiquée par de simples paysans avec un minimum d’expériences et de maitrise du métier. Ce secteur devrait être relancé avec un privilège particulier aux simples producteurs.

2. Des astuces agro économiques

Les hauts cadres de l’état ont actuellement les manches retroussées et pratiquent eux-mêmes une agriculture de qualité. Pour rentabiliser ce domaine de l’économie nationale, la plus grande initiative est de permettre aux producteurs sans moyens suffisants d’exploitation de pouvoir eux aussi tirer parti de leur métier. La population burundaise vit en effet majoritairement des ressources agropastorales. Les instructions et les fertilisants (souvent en pénurie) sont à mettre à la portée des producteurs agricoles. Le profit tiré de la récolte doit leur permettre de pouvoir intensifier leurs activités après avoir fourni un excédent à exporter. En outre, l’agriculture du Burundi est souvent victime des aléas climatiques. Les données météorologiques avancées sont presque inaccessibles. Tantôt la saison pluvieuse est tardive, tantôt la pluie ininterrompue est nocive aux cultures, ce qui entraîne une forte variation dans la productivité et une instabilité de la balance économique. Pour une meilleure autonomisation, le paysan devrait avoir au centre de ses perspectives des informations suffisamment précises sur le climat.

3. Une modernisation à l’instar des grandes puissances

La Chine est sans doute un pays qui a connu une croissance agricole très poussée grâce au soin accordé à ce secteur par l’état. Elle offre plus de 40% d’emplois aux villageois. Par ailleurs, l’agriculture américaine est fortement prototypique. Elle se distingue par sa production stable et qualitative. Cette distinction est orchestrée par des atouts comme l’abondance de la production agricole américaine sur le marché mondial et la diversité des cultures qui favorise la croissance d’une gamme de produits d’exportation. Cette agriculture est fortement mécanisée avec l’usage des techniques adéquates. L’irrigation vient parer à la sécheresse tandis que les engrais chimiques viennent lutter contre la pauvreté du sol. L’exploitation burundaise ne peut pas subitement prendre une avance comme celle de ces puissances mais elle peut tout de même prendre modèle pour relancer son économie fortement dépendante du secteur primaire.

En fin de compte, le secteur agricole burundais a besoin d’une nouvelle donne. Un changement radical à son sein inclut à la fois l’état et le propriétaire terrien qui, ensemble travaillent d’arrache-pied pour relever l’économie. C’est l’ère du dépassement des mentalités classiques dénigrant le travail de la charrue.

A propos de nous:

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

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