Burundi: Fixation des prix des produits alimentaires est-elle une meilleure solution?

Dernierement, le gouvernement burundais a pris des mesures controversées pour réguler les prix des produits agricoles locaux, notamment le haricot, le riz et d’autres , afin de protéger à la fois les producteurs et les consommateurs contre la spéculation. Cette décision intervient dans un contexte où les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter exponantielement et que le pouvoir d’achat des menagers au Burundi s’erode continuelement. Amos NGABIRANO, contributeur dans notre campagne KAZOZA KACU se demande si cette decisions ne fait qu’empirer les choses?
Les réactions et les défis
Via une ordanance Ministerielle Nº 750/ 1234 du 27/03/2025 portant fixation du bareme des prix des produits alimentaires constitutant le paniers menager au Burundi, le ministre ayant le commerce, le transport, l’indistrie et le tourisme a decidé les prix de plus 25 produits alimentaires au Burundi. Par exemple, le riz est vendu à 4000- 6000 francs/kg au producteur.
Cependant, cette intervention a suscité beaucoup des critiques, non pas seulement de la part des commerçants, mais aussi de la part des consomateurs et producteurs.
Alors que, certains commerçants estiment que les prix fixés ne tiennent pas compte des difficultés d’approvisionnement et des coûts réels, ce qui crée des tensions avec les clients, les consomateurs quant à eux trouvent que les prix sont exorbitant compte de leurs pouvoirs d’achat.
Par ailleurs, des voix s’élèvent pour dénoncer une approche jugée trop interventionniste, rappelant que dans un État de droit et dans un marché libre, les prix devraient être régulés par la loi de l’offre et de la demande. Aussi que la régulation des prix peut limiter la capacité des agriculteurs à investir dans des technologies améliorées, car des prix trop bas réduisent leurs marges bénéficiaires. Ce qui entraîne un ralentissement de la croissance du secteur agricole et, par extension, de l’économie globale
Le prix et distorsion du marché
Seon l’article de notre collegue IGIRUBUNTU Guy Marie, “les prix contiennent donc des informations précieuses et, pour qu’ils jouent leur rôle de coordination des décisions des acteurs économiques, il faut un système décentralisé – soit un libre marché.”
La régulation des prix crée des distorsions dans l’allocation des ressources, entraînant une mauvaise affectation des facteurs de production entre les exploitations agricoles, les secteurs et les régions. Cela peut abaisser le revenu national et entraîner une perte nette de surplus économique.
La Régulation est-elle une meilleure décision?
Les prix régulés peuvent réduire la volatilité à court terme, mais ils peuvent aussi décourager les investissements à long terme et la planification stratégique, essentiels pour améliorer la productivité. Aussi la régulation des prix agricoles peut limiter la productivité en réduisant les marges bénéficiaires, en décourageant les investissements et en créant des distorsions économiques, avec des conséquences négatives pour les revenus agricoles et la croissance économique globale.
Donc, pour nous, “seul le marché fixe et règle lui-même les prix”. Comme nous le disons souvent, “réessayons le système du libre marché pour mieux avancer l’agenda du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060.”
A propos de nous :
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
Partager ce contenu:
Leave a Reply