À l’aube de l’agenda 2040-2060, le gouvernement burundais mise sur toutes les cartes disponibles pour atteindre ses objectifs. La diaspora, désormais considérée comme un partenaire de premier plan pour le développement, est vue comme une ressource humaine et financière cruciale pour tirer le Burundi de l’extrême pauvreté d’ici 2040. Analyse de Kelly ISHIMWE.

Selon une étude de la Banque mondiale réalisée en 2012, la diaspora burundaise transfère régulièrement plus de 48 millions de dollars par an au Burundi, soit environ 1,6 % de son PIB. Cette somme reste cependant inférieure par rapports aux transferts d’autres pays de la sous-région.

Actuellement, le Burundi s’efforce de faciliter les investissements de la diaspora dans le pays, notamment à travers divers dialogues de développement impliquant les Burundais résidant à l’étranger, tels que le Forum national du développement, la Semaine de la diaspora, etc.

2040 ; proche que jamais ?

En effet, la diaspora burundaise investit progressivement dans différents secteurs au Burundi, notamment l’agriculture, logement, l’hôtellerie et l’éducation. Toutefois, de nombreux investisseurs se retrouvent souvent lésés par leurs confrères burundais, parfois avec la complicité des autorités locales, ce qui freine l’atteinte des niveaux d’investissement espérés.

Depuis 2020, on observe un retour progressif de la diaspora. Les initiatives de ces investisseurs suscitent l’intérêt des médias locaux et des grandes autorités du pays, qui n’hésitent pas à se rendre sur le terrain pour les encourager. Par exemple, plusieurs chantiers sont en cours et des projets ambitieux, tels que le marché central de Bujumbura et des logements communs, ont été présentés à la presse. La majorité de ces projets futuristes sous l’aile de la diaspora burundaise.

Entre libéralisation et arnaque…

Il est vrai que la libéralisation des capitaux est essentielle pour catalyser le développement du Burundi. Cependant, pour que cela fonctionne, le gouvernement ne doit pas se comporter en contrôleur, mais plutôt en protecteur et arbitre, afin que les investisseurs puissent agir librement et profiter de leurs revenus.

Les investissements doivent être transparents et scrupuleusement surveillés pour éviter le blanchiment d’argent. À titre d’exemple, un capital vaut 103 000 BIF ou 103 USD pour dans one Investment africa, récemment créer pour collecter les fonds qui vont construire le marché de Bujumbura principalement, le bémol est qu’il n y a pas de limites de capitaux par personne, ni un moyen de traçage de la source de ces capitaux. Ainsi, le calcul des bénéfices reste un bémol en raison de la disparité du prix d’un USD, lequel selon la banque est de moins de 3000 BIF, alors qu’il dépasse 7000 BIF sur la marché noir.

Certes, la diaspora représente une source importante de devises pour le Burundi, mais pour en tirer pleinement parti, il est crucial de mettre en place des bases solides en termes de politiques et pratiques pour prévenir les fraudes et les interventions des pouvoirs publics dans la gestion des capitaux. Cela garantirait la transparence et pourrait attirer davantage d’investissements privés de la part de la diaspora, d’autres Burundais et d’investisseurs étrangers. À défaut, le pays continuera à faire face à des inégalités de pouvoir sur le marché, ce qui étoufferait toute tentative de développement. En somme, un petit groupe pourrait contrôler les capitaux à son profit, compromettant ainsi le rêve d’un Burundi émergent en 2040, qui risquerait de demeurer une utopie.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée

Partager ce contenu: