Pour réaliser son pari de Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, le pays de Mwezi aura besoin d’un investissement estimé à hauteur de plus de 85 000 Milliards de FBU ou 28 Milliards de dollars américains. Ces fonds colossaux proviendront aux impôts et taxes, aux partenaires du Burundi d’une part et au partenariat public-privé d’autre part. Quel principal levier, plus rassurant et plus rentable faut-il activer pour mobiliser tous ces fonds ? la promotion du libre marché ne pourrait-il pas en être un ? Analyse de Guy Marie Eloi, contributeur dans la campagne Kazoza Kacu.

Pour qu’un pays en voie de développement puisse changer de sphère pour aller vers le pays émergent, des mesures radicales destinées à transformer structurellement son économie s’avèrent très pertinentes. Il a besoin des investissements en masse qui sont nécessaires pour le décollage de son économie. Parmi ces investissements, ceux qui viennent de l’étranger priment beaucoup sur ceux de l’interne. Ces investissement directs étrangers sont amenés par les grands entrepreneurs étrangers, qui apportent leurs capitaux dans le pays et investissent massivement dans les différentes sphères de l’économie nationale.

Des défis limitent l’afflux des investisseurs étrangers….

L’instabilité politique surtout en période électorale, le coût élevé des services publics, les politiques commerciales ambiguës, les infrastructures médiocres, la corruption, la main-d’œuvre peu qualifiée, le programme de privatisation limité et le manque de devises étrangères sont autant de facteurs qui limitent l’afflux d’IDE dans le pays de Mwezi. Or, la position géographique du Burundi en fait un centre commercial régional, mais le pays n’en a pas profité jusqu’à présent. Le pays possède également d’importants gisements de cuivre, de cobalt et de nickel, largement inexploités. Dans l’ensemble, le Burundi a un climat d’investissement médiocre et se classe 130e parmi les 132 économies de l’Indice mondial de l’innovation 2023 et 117e sur 184 pays dans le dernier Indice de liberté économique en 2023.

L’investissement direct étranger, IDE peut-il incarner la prospérité d’une nation ?

L’IDE fait figure de moteur de croissance car il fournit les capitaux, dont les pays hôtes ont grandement besoin, nécessaires à l’investissement et augmente la concurrence dans les industries de ces pays tout en améliorant la productivité des entreprises locales en adoptant des technologies plus efficaces ou en investissant dans des capitaux humains et/ou physiques. L’investissement direct étranger contribue de manière considérable à la croissance car il est plus stable que les autres formes de flux de capitaux.

L’IDE comprend de nombreux avantages : il sert notamment de source de capital, crée des emplois, permet l’accès aux marchés étrangers et ses retombées sur les entreprises locales sont positives en termes de technologie et d’efficacité. Étant donné qu’il permet l’accès aux marchés étrangers, le transfert de technologies et crée généralement des compétences dans les entreprises des pays hôtes, l’IDE ne peut qu’améliorer l’intégration de ces derniers dans l’économie mondiale tout en favorisant la croissance.

Par exemple, la politique de la porte ouverte de la Chine envers l’IDE a joué un rôle central dans son industrialisation et son émergence rapides en tant que centre de fabrication mondiale. Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) considère aussi l’importance de l’IDE comme une ressource primordiale pour faire de la vision du NEPAD pour le développement et la croissance une réalité.

Le Burundi pourrait aussi emprunter cette voie pour entamer son processus d’industrialisation locale et accroitre la balance des exportations à l’étranger en attirant les investisseurs étrangers dans les différents secteurs économiques du pays et cela occasionnerait sans doute une source importante de devises, devenues casse-tête aujourd’hui et l’une des grandes de l’inflation galopante actuelle qui rétréci en retour le niveau de vie de la population.

Quel rôle du marché libre dans l’attraction des investisseurs étrangers/ IDE ?

Normalement chaque entrepreneur apporterait ses capitaux s’il voit que ses capitaux généraient un retour sur investissement plus ou moins rapidement et surtout si ses capitaux seraient protégés. Or, la protection des capitaux n’est possible que si l’environnement des affaires est favorable. Et l’une des principales caractéristiques pour que l’environnement des affaires soit favorable, n’est d’autres que l’existence du libre marché. C’est-à-dire un environnement propice aux affaires où la concurrence est rude et plus importante où chacun est libre de mener ses affaires comme il l’entend, sans barrières tarifaires et non tarifaires et surtout sans aucune interférence du gouvernement et moins de protectionnisme et de favoritisme.

Ce tel climat d’affaires favorables attire beaucoup les investisseurs étrangers qui cherchent où investir et le pays hôte en bénéficie énormément en retour, en assurant la promotion des mesures libérales et la création d’un environnement favorable aux affaires. Ce qui fait que la promotion du marché libre peut être une stratégie adéquate pour stimuler et attirer les investisseurs étrangers.

In fine, à mon humble avis, pour stimuler les investisseurs étrangers à venir investir au pays de Mwezi, un système bureaucratique hautement efficace, plus transparent et flexible (simplifiant les procédures administratives) est nécessaire pour faciliter ces entrepreneurs dans leur processus d’investissement. Cela requiert également l’adoption des mesures libérales comprenant le libre marché et le libre échange stimulant la compétition, l’innovation et la concurrence des acteurs économiques. Une main-d’œuvre hautement qualifiée est aussi enviable pour réaliser des innovations et des œuvres de hautes gammes et durables.  

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée

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