Burundi : Libéralisation des marchés, un catalyseur pour l’innovation entrepreneuriale chez les jeunes ?
Abraham Lincoln dit en 1860 « vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes. » En parallèle, l’esprit entrepreneurial chez les jeunes devrait naitre de leur propre gré et la libéralisation des marchés constitue un instrument incontournable leur incitant l’innovation et la compétitivité entrepreneuriale. Point avec Guy Marie Eloi, contributeur dans la campagne Kazoza Kacu.
Tout d’abord, les économistes libéraux soulignent que libéraliser un marché permet de mettre une disposition légale qui permet l’ouverture des marchés, des échanges et du commerce aux acteurs privés. Cela correspond à l’objectif principale de réduire le contrôle du gouvernement et d’encourager la participation privée à l’économie. Ce qui entraine alors la déréglementation, la privatisation et la libéralisation des échanges. En retour les conditions de concurrence équitable pour tous les acteurs du marché sont ainsi créés et poussent ces derniers à innover et à devenir plus compétitif sur le marché.
Libéralisation des marchés, une opportunité pour l’innovation entrepreneuriale ?
La libéralisation des marchés joue un rôle significatif sur l’innovation entrepreneuriale. En ouvrant les marchés aux acteurs privés, l’environnement propice à l’innovation entrepreneuriale se crée et les acteurs privés sont plus susceptibles d’investir dans la recherche et le développement, car ils ont intérêt à créer de nouveaux produits et services qui peuvent les aider à acquérir un avantage concurrentiel. Dans ce cas, les producteurs offrent des produits innovants aux consommateurs à des prix alléchants grâce à la concurrence du marché, précise l’économiste Sinamenye Jean Petit, professeur de Rumuri.
La libéralisation des marchés permet aussi l’émergence de nouvelles industries et secteurs à l’égard des individus innovants puisque les conditions de travail sont meilleures. L’accès aux matières premières devient facile puisque les marchés d’approvisionnements sont vastes et libéralisés et leur prix sont meilleurs. « Ainsi, pour répondre aux attentes des consommateurs, ces industries sont contraintes d’investir raisonnablement dans la recherche pour booster l’innovation et se maintenir aussi dans le futur (avenir de ces industries) en suivant l’exemple de la tendance du vol de l’oie », raconte l’économiste Willy Marcel Ndayitwayeko, enseignant de Rumuri.
Cela permettrait alors au pays originaire des tambours d’élever le taux d’investissement-FBCF (public et privé) qui est de 21,8% actuellement en pourcentage PIB, faible par rapport aux autres pays et qui aspire arriver à 30% en 2040 en tant que pays émergent, d’après la vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060.
Absence d’interventionnisme et du protectionnisme, une aurore pour l’innovation entrepreneuriale ?
L’économiste libéral Adam Smith, plaide pour un minimum d’interventions de l’État dans l’économie. Selon lui, « le commerce n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il n’est entravé d’aucune manière. Il se positionne ainsi contre plusieurs taxes et impôts alors en vigueur, et milite pour le libre-échange. » De plus, le libre-échange serait plus productif et bénéficierait à tous les acteurs du marché, du fait qu’il permet une division du travail, et une spécialisation dans la production pour laquelle elle est avantagée.
De ce fait, la libéralisation des marchés favorise la compétition entre les acteurs du marché. Cette compétition est rendue possible grâce à la transparence de l’information du marché. Cela émane de la réduction de l’interventionnisme de l’Etat et de son protectionnisme comme l’économiste français Bruno Théret l’a précisé en 1985 que « les cadeaux de l’Etat sont altérés, car ils ont en commun de brouiller les règles du jeu économique et de nuire, en fin de compte, à ceux que l’on entendait protéger. » Ainsi, l’absence de ce contrôle fait que les acteurs privés soient plus susceptibles d’investir dans de nouvelles entreprises, car ils disposent d’un plus grand degré de liberté et de flexibilité sur le marché. Ces conditions encouragent l’esprit entrepreneurial chez les jeunes et permettent l’émergence des nouveaux jeunes entrepreneurs tels que définit par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter que « l’entrepreneur est un agent de changement du système économique capable d’innover tout en créant de nouveaux produits.»
In fine, Mathieu Ciowela, le Représentant Résidant du PNUD Burundi souligne lors de l’Innovation week en décembre 2023, que l’innovation est un chemin semé d’embûches, de défis et de revers. Mais, c’est précisément dans ces moment-là que la détermination et la persévérance sont mises à l’épreuve. Lorsqu’on se lance dans une entreprise innovante, on est confronté à des obstacles qui peuvent sembler insurmontables. Les échecs et les déceptions peuvent nous décourager et nous faire douter de nos capacités. Cependant, rappelez-vous que les plus grandes réalisations de l’histoire ont été le fruit de la persévérance. Les inventeurs, les entrepreneurs et les visionnaires qui ont changé le monde ont tous connu des échecs et des moments de doute. Mais ils ont continué à avancer, à apprendre de leurs erreurs et de s’améliorer. « La clé du succès réside dans votre capacité à surmonter les obstacles et à préserver malgré les difficultés. Chaque obstacle sur votre chemin est une opportunité de vous améliorer et de vous rapprocher de votre objectif », conclue Mathieu Ciowela.
A-propos de l’Institute for Economics and EnterprisesLe mandat de l’Institute for Economics and Enterprises consiste à produire, par un apprentissage ciblé, “une société basée sur les principes du libre marché, de la propriété privée et d’état de droit”. Il est d’œuvrer pour une société plus libre et plus prospère en partenariat avec les étudiants, les journalistes et les autres décideurs
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