Burundi : Libéralisation du secteur café, une aubaine pour booster les revenus agricoles ?
Au Burundi l’agriculture contribue 39,6 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et offre 84% d’emplois. Elle fournit 95% de l’offre alimentaire et est le principal pourvoyeur de matières premières à l’agro-industrie, le café constitue la principale source des exportations agricoles et fait vivre plus de 6000 familles. Néanmoins, la nationalisation de la filière est de loin de produire les effets escomptés car la production évolue en dents de scie. Analyse de notre collègue Guy Marie Eloi IGIRUBUNTU.
En 2021, Plus de 70% de la valeur des exportations sont dominés par 3 produits dont deux logent dans le secteur agricole. Les exportations du Burundi 2021 sont essentiellement dominées par le café, le Thé et les minerais qui totalisent à eux seuls 73,4% de la valeur totale des exportations des produits locaux. Leurs proportions sont : le café (32,3%), le thé (22,3%) et les minerais dits de 3Ts (18,8%).
En effet la filière café est un secteur porteur de croissance économique. Elle fait vivre des milliers de caféiculteurs, plus de 600milles familles qui s’occupent de la production de ce produit si stratégique et le café se présente comme la première source de devises issues des exportations. Sur 74,8 milliards de Fbu résultant des exportations pour le quatrième trimestre de l’année 2021, le café représente plus de 47%, soit 35,2 milliards de Fbu selon l’Office Burundais des recettes (OBR).
Les défis à relever
La production continue à diminuer malgré les stratégies de nationalisation de la filière café prises depuis la campagne café 2020-2021. La nationalisation de la filière est de loin de produire les effets escomptés. La production évolue en dents de scie ou tout simplement elle a fortement chuté. Les expéditions de café ont rapporté 26,6 millions $ en 2021/2022 l’avait signalé le ministère en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le 22 juillet dernier. L’enveloppe affiche un recul de 13 % comparativement à la campagne précédente où un revenu de 30,7 millions $ avait été engrangé. Cette déconvenue est imputable à la forte baisse de l’offre qui est passée de près de 15 000 tonnes à seulement 6 490 tonnes durant ladite campagne. Une situation qui a entraîné une contraction des expéditions de 59 % à 6 384 tonnes.
Plus largement, il s’agit de la troisième campagne consécutive marquée par une contreperformance à l’export depuis le record de 41 millions $ de recettes engrangées en 2018/2019, soit un an avant la renationalisation du secteur libéralisé depuis 1991. Un exploit qui avait été rendu possible grâce à une production de 25 000 tonnes de fèves.
Cette nationalisation a annulé aussi la compétition «Cup of excellence» qui, n’existe plus alors qu’elle encourageait les caféiculteurs à miser sur la qualité du café en vue d’obtenir des primes, propos d’un caféiculteur en durci. Cet évènement visait en quelque sorte la promotion du café. Pas mal d’acheteurs potentiels et de traders faisaient le déplacement pour s’emparer des meilleurs lots.
Que faire ?
A mon humble avis, il est important de repenser à la politique agricole pour valoriser les efforts des producteurs. Il s’avère également nécessaire de libéraliser et de labéliser le café burundais pour qu’il soit compétitif sur le marché régional et international. Il faudra également investir dans la promotion du meilleur café à travers la création des marchés de niche, continue le spécialiste. Tels techniques devraient se faire sur n’importe quel produit agricole surtout de rente en vue d’augmenter les quantités exportées qui apportent à leur tour des devises dans le pays et comme ça on stimulera progressivement la croissance économique de notre pays des tambours.
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