Burundi : Réanimer l’économie, trois pièces de puzzle à rassembler
Depuis deux décennies, la relance du moteur économique du Burundi demeure un processus laborieux, souvent frustrant. Cependant, ce “pays des tambours” dispose de tous les atouts pour inverser la tendance. Ishimwe Kelly, contributrice à notre campagne Kazoza Kacu, met en lumière les pièces de puzzle, indispensables pour relever ce défi.
1. Des cerveaux bien faits avant tout !
« Pour toute cause qui veut durer, l’éducation est une question de vie ou de mort », lit-on dans La République de Platon. Dans un pays en développement comme le Burundi, l’éducation est la pierre angulaire qui permet de bâtir un peuple apte à produire, innover et inventer les solutions nécessaires pour répondre aux besoins logistiques, techniques et intellectuels du pays.
Cependant, pour être véritablement transformative, l’éducation doit être pragmatique, en phase avec les réalités locales et les aspirations nationales. Elle doit permettre aux citoyens de penser par eux-mêmes et de transcender l’imitation classique. C’est ainsi qu’émergera une génération capable de concevoir et de porter des projets d’avenir, tournés vers une indépendance économique durable.
2. Les poumons d’une économie prospère
Aucun pays ne peut prospérer sans des secteurs clés qui forment son “ADN économique”. Pour le Burundi, l’agriculture et le secteur minier représentent des opportunités stratégiques à exploiter pleinement.
D’un côté, l’agriculture, qui emploie une majorité de la population, nécessite une modernisation pour améliorer la productivité et la résilience face aux changements climatiques. De l’autre, le secteur minier, encore largement inexploité, pourrait jouer un rôle majeur en augmentant les exportations et en générant des devises.
En utilisant ces deux piliers comme fondements de son économie, le Burundi pourrait non seulement atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais également inscrire une croissance à deux chiffres sur son PIB.
3. Égalité des chances : une condition sine qua non
Comme l’a souligné Ayn Rand dans son ouvrage “Capitalism; The unknown Ideal”, l’État doit être séparé de l’économie de la même manière qu’il est séparé de l’église. Depuis son indépendance, le Burundi souffre d’une politisation excessive de son économie, souvent alimentée par des conflits socio-ethniques et des pratiques néfastes comme le népotisme, le favoritisme et la corruption.
Ces interférences, qui favorisent les moins compétents et marginalisent les personnes méritantes, creusent davantage les inégalités et entravent la performance économique. Pour corriger ces dérives, il est essentiel de garantir une gouvernance équitable, où l’accès aux opportunités repose sur le mérite et non sur des connexions politiques ou ethniques. C’est là une condition sine qua non pour bâtir une économie résiliente et inclusive.
À mon humble avis ; Ces trois “pièces du puzzle” ne peuvent être assemblées sans une vision stratégique claire et une volonté politique forte. Mais si elles le sont, le Burundi pourra véritablement transformer ses défis en opportunités, et ouvrir une nouvelle ère de prospérité.
A propos de nous :
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée
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