Comment le protectionnisme mine la croissance économique
Le protectionnisme, ou le recours à des tarifs douaniers, des subventions, des quotas d’importation et d’autres politiques commerciales restrictives pour protéger les industries nationales, augmente rapidement dans le paysage mondial et incite à un abandon majeur du libre-échange mondial. Entre 2009 et 2015, plus de 6 000 nouvelles mesures protectionnistes ont été mises en œuvre dans le monde, contre seulement 2 500 politiques favorables au libre-échange.
Les gouvernements mettent souvent en œuvre des politiques protectionnistes en vue d’améliorer les activités économiques nationales, mais ces politiques déclenchent des répercussions négatives à la fois sur les pays individuels et sur l’économie mondiale dans son ensemble. Entre autres effets négatifs, le protectionnisme étouffe l’innovation et la concurrence, réduit les dépenses de consommation et déclenche des guerres commerciales entre les nations, entraînant une stagnation de la croissance économique.
La mondialisation et la libéralisation du commerce sont des solutions au protectionnisme. Associés à des investissements accrus dans la recherche et du développement et à un environnement commercial favorable, les pays peuvent améliorer leur économie sans craindre que des entreprises étrangères ne prennent la part de marché de leurs industries nationales.
Un obstacle à l’innovation et à la concurrence
L’un des principaux impacts du protectionnisme sur les entreprises est qu’il restreint l’innovation et la concurrence. Les politiques protectionnistes étouffent l’innovation en réduisant la concurrence des entreprises étrangères. À l’abri de la concurrence des industries étrangères, les entreprises nationales risquent de ne pas investir dans la recherche et le développement, ce qui aboutit au fil du temps à une certaine complaisance. Pour résoudre ce problème, les pays devraient plutôt donner la priorité aux investissements dans la recherche et le développement nationaux plutôt qu’aux politiques protectionnistes. Ils peuvent y parvenir en augmentant le financement de la recherche et du développement, ainsi qu’en formant et en mettant en œuvre des programmes pour les travailleurs. De telles politiques favorisent l’innovation et une saine concurrence entre les industries étrangères et nationales et garantissent la durabilité nationale à long terme.
En outre, restreindre l’accès aux technologies et aux idées étrangères entrave fortement l’innovation, qui se produit le plus souvent par le biais d’échanges transfrontaliers de technologies et d’idées. Sans accès à ces ressources, les industries nationales sont confrontées à des difficultés qui entravent leur capacité à innover et à développer de nouveaux produits et services, stagnant ainsi l’économie nationale. Une solution viable consiste pour les pays à adopter la mondialisation et la libéralisation des échanges.
Cela les laisse ouverts à des opportunités d’échange de technologies et d’idées qui favorisent l’innovation. Cependant, ils devraient également élaborer des politiques nationales qui soutiennent les industries nationales. Celles-ci pourraient inclure un soutien gouvernemental accru et des investissements dans des programmes d’éducation et de formation pour aider les travailleurs à développer de nouvelles compétences et aider les industries nationales à résister à la concurrence étrangère grâce à l’innovation. Cela les aide également à maximiser les opportunités du commerce extérieur et incite les industries nationales à innover et à évoluer face aux temps changeants.
L’impératif de protéger le choix du consommateur
Pour les consommateurs, les politiques protectionnistes ont tendance à nuire à leur bien-être en limitant leurs choix et en augmentant les risques de prix gonflés pour les produits nationaux. Les restrictions à l’importation signifient moins d’options et de variété pour les consommateurs et les industries nationales exploitent cela en gonflant les prix des produits sans valeur ajoutée en termes de qualité. Les consommateurs qui n’ont pas de produits étrangers alternatifs sont alors contraints d’acheter des produits locaux, quels que soient leur qualité et leur prix.
Les dépenses de consommation sont un énorme moteur d’une économie, à tel point que même une légère baisse des dépenses de consommation ralentit la croissance économique. Pour éviter cela, les pays devraient donner la priorité à l’élaboration de politiques commerciales libres et ouvertes qui permettent la libre circulation des biens et des services. La concurrence mondiale est un facteur clé pour maintenir les prix de nombreux biens et produits à un niveau bas. Cela donne à son tour aux consommateurs la possibilité de dépenser.
Au-delà de ses effets négatifs sur les entreprises et les consommateurs, le protectionnisme déclenche des guerres commerciales et des représailles entre les nations. Lorsqu’un pays impose des politiques commerciales qui rendent impossible la concurrence des entreprises étrangères, celles-ci peuvent riposter en imposant leurs propres politiques commerciales au pays initialement protecteur, ce qui entraîne une guerre commerciale. De telles tensions entre nations entravent l’économie mondiale en réduisant les investissements étrangers et en augmentant les taux de chômage dans le pays protecteur. Un exemple notable en est l’imposition par les États-Unis de droits de douane sous l’administration Trump en 2018 sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de plusieurs pays, dont la Chine, le Canada et l’Union européenne. En réponse, ces pays ont imposé des droits de douane en représailles contre l’importation de produits agricoles et d’automobiles en provenance des États-Unis, ce qui a entraîné la suppression de 75 000 emplois dans le secteur américain de la fabrication de l’acier et de l’aluminium et une guerre commerciale qui a duré des années.
Plutôt que de mettre en œuvre des politiques protectionnistes et de déclencher des guerres commerciales, les pays peuvent s’attaquer ensemble aux causes profondes du protectionnisme en s’engageant dans des négociations et des accords commerciaux multilatéraux qui établissent des règles claires et encouragent la mondialisation et la libéralisation des échanges.
En résumé, il est important de comprendre que les guerres commerciales et le protectionnisme peuvent avoir un effet d’entraînement sur l’économie mondiale, dans la mesure où la réduction des échanges commerciaux et l’augmentation des tensions entre les pays peuvent entraîner une réduction des investissements et des dépenses de consommation, ainsi qu’une réduction de la croissance économique. Cela peut affecter non seulement le pays qui protège et les pays qui exercent des représailles, mais également d’autres pays qui dépendent du commerce mondial. La solution implique une approche collaborative qui s’attaque aux causes profondes du protectionnisme et met en œuvre des politiques qui soutiennent les industries nationales sans recourir à des barrières commerciales.
Cet article a été publié initialement en Anglais par IATP et traduit par Institute for Economics and Enterprises
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