La libéralisation du sucre, un pas en avant et deux en arrière ?
Avec l’ordonnance du 8 Août 2024, on aurait crié de la libéralisation du commerce du sucre. Cette croyance a été agrémenté avec la fixation libre du prix du sucre par le seul producteur de ce produit au Burundi, SOSUMO. Certaines gens n’y ont pas cru. Pour les uns, le coût fixé pour un kilogramme de sucre, sur la note, était vertigineux. Pour les autres, c’était un soulagement car la décision vannait résoudre le problème de la pénurie de ce produit sur le marché. Tout à coups des questions ont surgie sur le coup jusqu’à la fixation du nouveau prix. Pour cette rechute ? Qui gagne et qui perd avec l’intervention de ce genre ? Analyse avec notre contributeur de la campagne Kazoza Kacu
C’était le 8 Août 2024 quand le ministère du commerce conjointement avec le ministère des finances a sorti une ordonnance signant la libéralisation du commerce du sucre. Pour signifier que le coût du sucre sera réglementé par la loi de l’offre et de la demande. « Le coût du sucre produit localement ou importé est fixé en fonction du coût de production ou du coût d’importation », clarifie l’ordonnance.
La mesure a été saluée par la population qui en avait marre de faire une queue pour ne se procurer que de deux kilogrammes. Elle croyait alors à sa disponibilité régulière et à prix abordable du fait qu’il proviendrait d’autres sources externes en plus de l’unique SOSUMO sur laquelle comptaient les burundais.
Des décisions paradoxes !
Contre toute attente, au lieu de jouir de cette réforme libérale, voilà que le prix de celui produit localement se voit triplé. Et l’on se demande Si le produit local est ainsi coûteux, qu’en est-il de celui importé, avec les exigences douanières ? Et de surcroit, quelle serait la plus-value du libéralisme qui était censé être un remède aux spéculations et un ouf de soulagement du bas peuple ?
Heureusement ou malheureusement, le chef de l’Etat n’était pas non plus adhérant aux nouveaux tarifs de la SOSUMO. Il avait dit ne pas comprendre cette hausse exorbitante du prix SOSUMO qui dépasse de loin le sucre en provenance de l’Uganda. Selon lui, les dollars utilisés sont tirés directement de la Banque de la République du Burundi à un taux bas au moment où les autres commerçants s’approvisionnent au marché noir au taux cher. Voilà que le 17 octobre 2024 le prix officiel du sucre produit par la Société Sucrière du Moso (SOSUMO) a été revu à la baisse et pointe désormais à 6 000 FBu. Ce tarif a subi une réduction significative par rapport au précédent prix de 8 000 FBu appliqué aux consommateurs, comme le souligne Marie Chantal Nijimbere, ministre en charge du commerce.
Bref, même si nous savons que les marchés libres ne sont peut-être pas parfaits, (Lisez nous ici) , nous sommes convaincu qu’ils constituent probablement la meilleure façon d’organiser une économie. Donc, le gouvernement ne devrait pas s’immiscer dans les prix sur le marché qui se régulent par l’offre et la demande, par contre son rôle devrait être limité à protéger les droits des citoyens privés et maintenir un environnement propice à l’entrepreneuriat et au commerce qui facilite le bon fonctionnement des marchés. Adam Smith, philosophe du XVIIIe siècle et père de l’économie moderne l’a souligné bien : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de leur souci de leurs propres intérêts. »
A propos de nous :
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
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