La fiscalité, bien qu’essentielle pour l’économie burundaise, pèse lourdement sur les épaules des jeunes entrepreneurs.  KWIZERA Jean Hubert, notre contributeur dans la campagne KAZOZA KACU, analyse comment ce fardeau affecte la capacité des jeunes à innover, à créer des emplois et à contribuer à l’économie nationale, et propose quelques solutions qui peuvent contribuer à créer un environnement propice à l’entrepreneuriat des jeunes.

Malgré les efforts pour encourager la création d’entreprises, le chemin est long vers la création d’entreprises capables de concurrencer les autres entreprises de la région et de s’imposer sur le marché international, car les jeunes entrepreneurs font face à des défis considérables, dont le fardeau fiscal croissant.

Au fil des années, le fardeau fiscal au Burundi n’a cessé d’augmenter. Selon l’indice de liberté économique, le fardeau fiscal occupe plus de 70 %. En 2018, le poids fiscal est passé de 71 % à 74 % en 2019, soit une augmentation de 3 %. Après une légère baisse de 0,3 % en 2020, le fardeau fiscal a de nouveau augmenté en 2021, atteignant 77,1 % en 2022, soit une hausse de 3,4 %. Ces chiffres soulèvent une question cruciale : quelles sont les conséquences de ce fardeau fiscal sur la nouvelle génération d’entrepreneurs au Burundi ?

Impact sur le développement des entreprises

Ce fardeau fiscal a un impact direct sur le développement des entreprises. Malgré les moyens financiers octroyés pour démarrer une entreprise grâce aux programmes de soutien aux jeunes, un poids fiscal élevé réduit considérablement l’efficacité de ces investissements et les jeunes entrepreneurs se retrouvent souvent incapables de réinvestir leurs bénéfices dans leur entreprise, car une part importante est prélevée par la fiscalité. Résultat, leurs efforts pour développer leur activité sont affectés, décourageant ainsi ces jeunes, et les conséquences se font sentir tant pour les jeunes que pour le pays.

Des conséquences arrivent alors

Avec une fiscalité croissante, l’innovation devient un luxe réservé aux grandes entreprises. Les jeunes entrepreneurs se retrouvent contraints de travailler dans l’informel, limitant leurs activités et leurs marges bénéficiaires. Ils hésitent à s’aventurer dans des secteurs saturés de taxes, pourtant très rentables et porteurs de croissance, décourageant ainsi l’innovation.

En décourageant l’innovation, ce fardeau fiscal empêche les jeunes de pouvoir accéder librement aux marchés régionaux ou internationaux afin de se mesurer à la concurrence des autres pays, ce qui fait du Burundi un pays destiné à importer des produits fabriqués par d’autres pays, au lieu de s’imposer et d’exporter ses propres produits et d’attirer les devises vers notre pays, tout en donnant de la valeur à la monnaie burundaise.

Que faire alors ?

Pour encourager l’investissement, l’innovation et faciliter la croissance de l’esprit d’entreprendre chez les jeunes afin de créer des entreprises à fort impact sur l’économie nationale, en profitant du libre-échange pour s’imposer sur les marchés régionaux et internationaux et parier en même temps sur les défis liés à l’absence de devises, il est crucial de trouver un équilibre entre la nécessité de collecter des recettes fiscales et le soutien aux jeunes entrepreneurs afin de créer et préserver un environnement favorable aux affaires. Pour y arriver, le Burundi devrait envisager d’établir des zones franches où les jeunes entreprises pourraient bénéficier d’avantages fiscaux, d’exonérations et de facilités administratives. Ces zones devraient être axées sur l’innovation et la création d’emplois.

Également, le Burundi devrait inciter les jeunes à investir en offrant des incitations fiscales spécifiques pour les jeunes qui investissent dans des secteurs clés, porteurs de croissance et à fort impact économique, et marcher dans les pas des grandes entreprises. C’est ainsi que les jeunes pourront atteindre en même temps l’autonomie financière, lutter contre le chômage et contribuer significativement au développement économique de notre pays.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

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