Dans le collectivisme, la responsabilité se réduit à se mettre aux ordres de celui qui commande, sacrifiant l’individualisme à celui qui est au pouvoir. Point avec Jorge C. Carrasco, journaliste indépendant .

L’acceptation irréfléchie de notions éthérées et vides de contenu, telles que le « bien commun » et d’autres expressions analogues, par opposition au bien particulier ou individuel, est ce qui a conduit la société actuelle à se tourner vers le collectivisme. On le fait avec la conviction qu’il y aurait un « conflit irréconciliable » entre les intérêts individuels et les « intérêts collectifs », sans percevoir que l’objectivité de choses telles que les intérêts collectifs est impossible sauf en tant que simple somme d’individus. Le prétendu conflit n’est rien d’autre qu’une pure invention de ceux qui exploitent de telles croyances à leur profit personnel. Par exemple, les discours des hommes politiques regorgent d’appels en faveur du bien public, de l’intérêt général du pays ou du bien commun des gens.

Sacrifier l’individu

Le psychologue social et de la personnalité Donelson R. Forsyth (2006) définit le collectivisme comme « une tradition, une idéologie ou une orientation personnelle qui met l’accent sur la primauté du groupe ou de la communauté plutôt que sur chaque individu » . Il fait ici allusion au fait que le groupe, la nation, la communauté, la race, etc., constituent l’unité primaire de la réalité et la norme de valeur ultime.

La grande justification de tout collectivisme est l’égalité, qui n’est en réalité qu’une simple illusion d’un idéal aussi exigeant. Son grand piège consiste à oublier qu’il est impossible d’obtenir quelque chose par des moyens contradictoires, et le collectivisme croit, moins naïvement qu’il n’y paraît, que la force peut mettre fin à l’oppression quelle que soit la différence. Un tel paradoxe est possible parce que dans le collectivisme, la première victime en est la cause.

Ayn Rand, dans sa définition de cette pensée idéaliste, écrit : « Le collectivisme signifie la soumission de l’individu à un groupe – qu’il s’agisse d’une race, d’une classe ou d’un État, peu importe. Le collectivisme soutient que l’homme doit être enchaîné à l’action et à la pensée collectives au nom de ce qu’on appelle le « bien commun ». »

La raison disparaît au moment même où commence à prévaloir le principe d’unanimité, qui est ce qui donne de la force au collectif parce qu’il sert à exclure celui qui n’appartient pas à la collectivité, le traître et le coupable. C’est une règle qui n’admet aucune exception, et toute dissidence est pernicieuse, criminelle et, d’une certaine manière, punissable.

Rejet de la responsabilité

Conséquence de l’expulsion du sens critique, le collectivisme est un outil d’exemption de responsabilité puisque, par définition, il s’agit d’un mécanisme d’extériorisation de la culpabilité et de flatterie des soi-disant opprimés, les libérant de tout devoir personnel, de tout engagement personnel étranger au collectif : toute responsabilité se réduit à se mettre aux ordres de celui qui commande.

Pour mieux expliquer le point précédent, intéressons-nous à Mancur Olson, un économiste américain (1932-1998), et à son livre The Logic of Collective Action (1965). Olson a défini les deux principaux problèmes inhérents au collectivisme. Le premier est le parasitisme. Ce problème est l’idée que des personnes peuvent bénéficier d’un effort collectif même si elles ne participent pas à l’effort lui-même. Olson cite également l’exemple du syndicalisme : lorsqu’un syndicat d’une industrie proteste contre une loi, soit il perd et tout le monde perd, soit il gagne et tout le monde gagne, même les travailleurs extérieurs au syndicat.

De plus, le problème du passager clandestin s’amplifie à mesure que les groupes s’agrandissent. Le deuxième problème est celui de la latence : pour la même raison, le collectivisme peut conduire à un groupe latent dans lequel chacun attend que quelqu’un d’autre agisse en premier.

Cet article est publiée initialement par FEE et traduit en français par Institute for Economics and Enterprises

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