Au cœur de l’économie burundaise, l’agriculture est un secteur clé qui peine néanmoins à atteindre son plein potentiel. Entravée par des restrictions à la liberté d’entreprise, elle souffre particulièrement en milieu rural. Pourtant, une révolution peut être mise en marche grâce aux réformes libérales émergentes, promettant un renouveau pour les jeunes entrepreneurs agricoles. Point avec le contributeur de notre campagne KAZOZA-KACU.

Le contraste est frappant : d’un côté, des statistiques alarmantes de pauvreté en milieu rural, de l’autre, un potentiel agricole immense. Selon l’INSBU, près de la moitié des ménages ruraux vivent dans la précarité ou l’incidence de la pauvreté est de 47,4 % au niveau des ménages et 55 % au niveau individuel en milieu rural. Mais avec un cadre plus propice aux affaires, ces mêmes zones pourraient se métamorphoser en régions ou l’innovation agricole est servie, offrant aux jeunes une opportunité en or.

Malheureusement, le tableau actuel est sombre : le Burundi, avec un score de liberté économique de 38,4 %, fait face à des obstacles qui marginalisent les jeunes ruraux, créant un paradoxe entre des terres agricole riche et une population jeune, mais une pauvrette extrême persistante, entrainant des cas de malnutrition et de pauvreté.

En marge des villes, en marge de la liberté d’entreprendre

En périphérie des villes, l’entrepreneuriat rural est un défi colossal. Un jeune agriculteur de Ngozi témoigne de la difficulté d’investir dans un environnement où les conditions sont défavorables. Selon lui, « c’est un fardeau d’investir dans un milieu où l’accès aux crédits reste problématique, où les marchés locaux font face à un faible pouvoir d’achat, où l’accès aux marchés les plus prometteurs est entravé par le manque d’infrastructures routières bien développées, où l’absence d’électricité et de carburant entrave l’utilisation des technologies avancées et où l’accès aux semences sélectionnées relève d’un parcours du combattant ».

Les chiffres viennent confirmer les propos du jeune cultivateur. Moins de 10 % des agriculteurs utilisent des semences améliorées, seulement un burundais sur dix est raccordé à l’électricité et ce taux chute à 2 % en milieu rural, réduisant les chances de développer des industries agroalimentaires dans les zones rurales, et 2,2% des personnes vivant en milieu rural bénéficie de crédits financiers. C’est pourquoi si les chiffres ne s’améliorent pas, le Burundi aura du souci à ce faire dans l’avenir.

Et le rêve d’émerger en 2040

Dans l’optique d’un Burundi émergeant en 2040, il est essentiel de revitaliser l’agriculture, vecteur de sécurité alimentaire et d’emplois. Cependant, les indicateurs économiques actuels ne sont pas favorables, surtout pour les jeunes en milieu rural. Avec un fardeau fiscal qui atteint 76 %, suivi par un faible taux de liberté d’entreprendre qui occupe 27,7 % et de liberté commerciale alarmants, les jeunes Burundais surtout ceux vivant en milieu rural, auront du mal à se frayer un chemin dans ces indicateurs en rouge pour contribuer au développement de notre pays et bâtir un Burundi émergent en 2040.

Un cadre plus favorable au climat des affaires comme solution

Le développement d’un entrepreneuriat axé sur l’agriculture représente un choix judicieux pour le Burundi afin de combattre la pauvreté, lutter contre la malnutrition, favoriser le développement socioéconomique et atteindre l’émergence en 2040. Cependant, pour que l’agriculture puisse réellement contribuer à l’éradication de la pauvreté, il est impératif de  le moderniser en créant des condition favorables  comme la réduction du problème du manque de financements, notamment par le biais des crédits agricoles, en investissant dans la construction d’infrastructures robustes, en  procédant à l’électrification des zones rurales, en encourageant les échange grâce a la réduction des procédures douanières et en garantissant la liberté concurrentielle ainsi que la protection de la propriété prive. Ces mesures encourageraient l’établissement des industries agroalimentaires et connecteraient les zones rurales aux marchés les plus prometteurs. Ce qui permettra de rentabiliser le secteur agricole, assurer une production abondante destinée à la consommation locale et à l’exportation et relever les défis liés aux devises étrangères qui limitent l’accès aux carburants et aux autres produits d’importation les plus stratégiques.

A-propos de l’Institute for Economics and Enterprises

Le mandat de l’Institute for Economics and Enterprises consiste à produire, par un apprentissage ciblé, “une société basée sur les principes du libre marché, de la propriété privée et d’état de droit”. Il est d’œuvrer pour une société plus libre et plus prospère en partenariat avec les étudiants, les journalistes et les autres décideurs 

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